Des milliers de personnes sont descendues dans les rues en Pologne pour dénoncer la quasi-interdiction de l’avortement.
A Varsovie, les manifestants ont allumé des fusées éclairantes, brandi des drapeaux arc-en-ciel, l’emblème des mouvements gays, ainsi que des pancartes avec les inscriptions “ça signifie la guerre”, “Libre choix, non à la terreur”.
La manifestation, qui a commencé devant le siège du Tribunal constitutionnel à Varsovie, a entraîné un arrêt de la circulation. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le siège du parti ultra-catholique Droit et Justice (PiS) au pouvoir.
La nouvelle loi sur l’avortement avait été approuvée par la cour constitutionnelle en octobre dernier, mais en raison du mouvement massif de protestation qu’elle avait engendré, le gouvernement avait suspendu son entrée en vigueur, jusqu’à hier soir…
L’IVG est donc désormais interdit en cas de malformation du fœtus pour “incompatibilité avec la constitution polonaise”. Il n’est donc autorisé qu’en cas de viol, d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger.
Les opposants au texte accusent le Parti ultra-conservateur au pouvoir, le parti droit et justice (PiS), d’avoir exercé une influence sur l’approbation de la loi par la Cour constitutionnelle, même si le PIS nie.
La Pologne est un pays résolument catholique et disposait déjà avant cela, des lois sur l’avortement les plus restrictives de l’Union européenne.
En 2019, 98 % des 1 100 avortements légaux recensés en Pologne concernaient justement la malformation du fœtus.
Le nombre d’avortement clandestin est estimé à 100 000 par an en Pologne.