Jusqu’au XIXe siècle le couvre-feu était une norme et une mesure de police chrétienne visant à mieux marquer et à différencier le cycle du jour de celui de la nuit.
Pendant le XXe siècle, il a été imposé pendant le Blitz aux habitants de Londres en 1940 ou encore par le gouvernement français aux musulmans algériens en 1961.
Au Moyen Âge et à l’époque Moderne, le couvre-feu était permanent car l’éclairage généralisé n’existait tout simplement pas.
Durant ces temps il y avait une peur de la nuit, une crainte des ténèbres mais avec le temps et les nouveaux régimes, le rapport à la nuit a changé.
A ces époques les chartes de coutumes et les ordonnances de police interdisaient les circulations de nuit.
C’était une mesure préventive contre les incendies qui menaçaient les maisons en bois et à des fins de sûreté publique.
La nuit était alors perçue comme diabolique et synonyme de lycanthropes, de sorcières et d’êtres maléfiques et de tout autres personnages effrayants. En plus des histoires de démons, elle était doublée par une sensibilité à la criminalité.
Puis le couvre-feu commençait à être perçu comme une manière de camoufler les faiblesses des forces de l’ordre.
L’éclairage public, instauré depuis les année 1770, fût une révolution et changea le rapport, qu’avait les gens, à la nuit.
Le couvre feu lié à la pandémie du Covid-19, est en définitif assez différent car il ne découle ni d’une mesure militaire, ni d’une disposition chrétienne visant à instaurer une alternance claire entre travail et repos.
Il relève d’une police sanitaire déployée dans le contexte d’une pandémie internationale.