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Le Japon va déverser les eaux usées de Fukushima dans la mer, "un scandale" dénonce Greenpeace

Le gouvernement japonais a officialisé mardi sa décision
d’évacuer dans l’océan plus d’un million de tonnes d’eau traitée mais toujours
radioactive de la centrale nucléaire dévastée de Fukushima. Bien que les
autorités et des scientifiques assurent que cette dilution dans le Pacifique
sera sans risque pour la santé humaine et l’environnement, le projet est très critiqué
par des ONG et des pêcheurs locaux. Valérie Faudon, déléguée générale de la
Société Française d’Énergie Nucléaire (SFEN), et Shaun Burnie, spécialiste du
nucléaire en Asie de l’Est pour Greenpeace, ont répondu à nos questions.

« Un niveau extrêmement faible de radioactivité »

Avant d’évacuer les eaux usées, le Japon va les traiter via
un dispositif appelé « ALPS », en les « nettoyant » de la
plupart de ses substances radioactives (radionucléides). « Toute l’eau déjà
traitée ces dernières années va repasser par ce système, analyse Valérie
Faudon, déléguée générale du SFEN. Le seul radionucléide qui va rester, a
priori, c’est le tritium, qui ne peut être éliminé avec les techniques
actuelles », explique-t-elle. La déléguée générale du SFEN se veut rassurante :
« une partie des eaux des lacs et les océans contiennent du tritium, mais
là, à Fukushima, il est un peu plus concentré qu’à l’état naturel, même s’il y
en a peu ». Les doses de tritium rejetées seront « faibles, à peu
près 16 grammes sur un million de litres d’eau », estime l’experte. « Et
une fois que l’eau usée sera rejetée dans l’océan, elle va encore se diluer,
donc ce sera un niveau extrêmement faible de radioactivité ».

Greenpeace s’inquiète de risques sur la santé

Mais il n’est pas sûr qu’ALPS puisse « nettoyer »
l’eau « au niveau qu’il devrait », tempère Shaun Burnie, de
Greenpeace. L’expert en nucléaire souligne par ailleurs que ce système ne
permet pas à l’heure actuelle de supprimer des substances radioactives telles
que le technétium 99, le carbone 14 et le strontium 90, qui, à terme pourrait se
révéler potentiellement dangereux pour la santé et pour l’environnement. « Le
strontium 90 se fixe sur les os. A travers la chaîne alimentaire, il peut
arriver jusqu’aux humains, alerte le spécialiste. Le strontium 90 augmente les
risques de cancers du sang, de leucémie. Vous ne voulez pas avoir affaire au strontium
90 ».

L’option du rejet des eaux contaminées dans les mers est
pourtant celle qui a été également soutenue par l’Agence internationale de
l’énergie atomique (AIEA), qui a estimé que cette solution était « en
adéquation » avec des pratiques « bien établies » dans le monde
entier.

Une solution préférable à l’évaporation dans les airs,
souligne de son côté Valérie Faudon. « On avait du mal à mesurer
exactement où l’air irait. Dans l’eau, on sait évaluer la dispersion de l’eau
et surveiller exactement comment elle va se diluer. » De quoi rassurer les
ONG et la population, estime l’experte. Pour Shaun Burnie en revanche, l’option
la plus favorable aurait été celle du stockage des eaux contaminées. « Mais
le coût est d’environ 900 millions de dollars par an pour stocker les eaux
usées », souligne-t-il. Tepco (l’entreprise qui gère le site nucléaire)
essaye d’éviter ce coût en diluant et en évacuant l’eau dans le Pacifique. »

Le début des opérations de déversement devraient débuter dans deux ans.

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