C’est une activité de l’ombre -le braquage- pratiquée par un
gangster avide de lumière et de projecteurs. Criminel pas banal, Redoine Faïd a tissé sa réputation depuis son quartier Guynemer, à Creil (Oise), jusqu’aux prisons dont il s’est échappé deux fois en 2013 et 2017. Entre-temps, en 2010, il avait fréquenté les plateaux télé, où il faisait la promotion de son livre, écrit en prison, et de sa repentance. Sincère, Redoine ? A l’époque, les policiers ont de sérieux doutes… Dans diverses émissions, Faïd apparaît alors élégant, intelligent, posé. Il y décrit notamment sa passion pour le cinéma et les films qui l’ont inspiré pour réaliser certains de ses braquages de fourgons blindés. Sur grand écran, les armes sont factices ; dans la vie, elles sont réelles. Et
en 2010, le soi-disant retraité du banditisme est impliqué dans la préparation d’une attaque de fourgon qui tourne mal et qui coûte la vie à une policière municipale, Aurélie Fouquet. Emprisonné de nouveau en 2011, « l’Ecrivain », comme le surnomment certains policiers avec ironie, s’évade à deux reprises. Une première fois en prenant en otages des gardiens et en faisant sauter à l’explosif les murs de la prison de Lille-Sequedin ; la deuxième en
s’échappant de la prison de Réau (Seine-et-Marne) … en hélicoptère. Rattrapé à
chaque fois, Redoine Faïd, multirécidiviste et multicondamné, a hérité, en 2018, d’une peine de 25 ans de prison dans l’affaire ayant conduit à la
mort d’Aurélie Fouquet.