Difficile de se faire entendre quand on parle d’écologie dans cette drôle de campagne présidentielle. Et alors que les questions d’immigration et de pouvoir d’achat vampirisent le débat, Yannick Jadot, 54 ans, espère toujours pouvoir offrir aux Verts un score historique. « Yannick Jadot est un écologiste pur jus, explique Raphaël Proust, journaliste au service politique de l’Opinion. S’il n’a jamais caché venir d’une famille de sensibilité socialiste, il n’a jamais milité ailleurs que chez les Verts chez qui il a adhéré à la toute fin des années 1990. Après une première carrière associative dans la solidarité internationale, c’est en tant que directeur des campagnes de Greenpeace France qu’il se fait un nom, grâce aux actions coups-de-poing menées par l’ONG mais aussi grâce à sa participation au Grenelle de l’environnement organisé en 2007 par Nicolas Sarkozy. Il franchit le pas en s’engageant en politique à l’occasion des européennes de 2009 et la belle performance de la liste Europe Ecologie emmenée par Daniel Cohn-Bendit, ce sont les débuts d’EELV et aussi les premiers pas de Yannick Jadot au parlement européen où il a depuis été réélu deux fois et où il s’est petit à petit fait connaître, notamment à travers ses discours contre la signature de traités de libre-échange comme le CETA
Et si l’Elysée ne semble pas à portée de main pour 2022, l’eurodéputé espère bien convaincre les Français que son parti possède désormais la crédibilité nécessaire pour gouverner le pays. « Yannick Jadot le sait, il le dit : il existe encore dans l’opinion des doutes sur la capacité des écologistes à diriger le pays, analyse Raphaël Proust. Pour les lever, le candidat ne cesse de répéter que les écologistes ont changé de dimension depuis leur bon score des européennes de 2019 mais surtout après la conquête de plusieurs grandes villes aux municipales de 2020. »