Ce sont des vidéos saisissantes, capturées au cœur même des barricades. En Birmanie, depuis le coup d’Etat du 1er février, des milliers d’opposants, souvent très jeunes, luttent et s’organisent face à la junte militaire au pouvoir. A Rangoun, capitale économique du pays, plusieurs barricades, faites de sacs de sable, de barrières métalliques et de tiges de bambou ont été dressées entre la fin février et la mi-mars. Face à elles, la police et l’armée birmanes, lourdement équipées.
Collectées, authentifiées et analysées par Le Monde, des vidéos filmées au plus près des événements, entre février et mars, et partagées malgré les coupures d’Internet, racontent le face-à-face violent et déséquilibré entre les lance-pierres des manifestants et les tirs à balles réelles des forces de l’ordre. Des tirs qui ont fait au moins un mort dans la zone où ont été captées ces images. Selon le comptage effectué par l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, entre le 1er février et le 13 avril, la répression en Birmanie a fait au moins 710 morts, dont 50 enfants.